Enigme patronymique  

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"Ma mère me l'a dit"

Une énigme patronymique

par Jean Poulin1

Lucien Collard a écrit une belle "rhétorique humoristique" sur une '"énigme patronymique": Il a rapporté qu'un cousin de son père, curé de l'Ascension, lui a fait, lors d'une conversation sur les Collard, une confidence sur son arriere-grand-père, un dénommé Thomas Collard, époux de Louise Crépin. Il écrit: "Feignant de me laisser croire que c'était presqu'un secret du confessionnal, il Monsieur le Curé Collard osa m'apprendre que le dit Thomas Collard, navigateur de profession, voguant chaque printemps vers la Côte-Nord du Saint-Laurent afin d'échanger des marchandises contre des peaux de fourrure, brigua par son absence cette année-là, pendant tout l'hiver pour ne revenir qu'à l'automne suivant.

Il va sans dire que son épouse, Louise Crépin, pensa d'abord à un naufrage. Aussi la famille s'empressa-t-elle de s'enquérir auprès d'autres navigateurs dans le but de connaître les raisons de ce non-retour. Mais quand le navigateur fit son apparition, accusant un an de retard, les mauvaises langues laissèrent soupçonner qu'il avait vécu avec une Indienne pendant cette période.

Ce récit du Curé Collard, me confirmait ce que m'avaient laissé savoir mon père et l'oncle Thomas concernant cette affaire d'Indienne. Quelques années plus tard, alors que le Premier Ministre nous confiait la responsabilité d'une élection partielle pour le comté de Saguenay, le Ministre Lucien Cliche m'assigne le territoire depuis Forestville jusqu'à Chutes-aux-Outardes. A mi-chemin se trouve la réserve de Betsiamites près de la rivière Bersimis. Les Indiens ne participant pas à l'élection, je devais me rendre sur la réserve afin d'organiser un bureau de votation pour les quelques Québécois travaillant au magasin.

Me présentant à un Monsieur Fraser, administrateur de la réserve et gérant du magasin, ce dernier m'apostrophe par: Ah! c'est toi, le député Collard? Vous l'avéz bien dit, lui répliquai-je en ajoutant qu'il devait être le Monsieur Fraser que l'on m'avait recommandé de rencontrer.

Suivit une conversation sur la possibilité d'installer un bureau de votation alors que plusieurs personnes assises près d'un poële, semblaient épier tout ce qui se disait avec un certain intérêt. Comme je devais revenir le lendemain et que, dans l'intervalle, je désirais faire connaissance avec deux ou trois familles d'Indiens, je demande à Monsieur Fraser de me suggérer une personne pouvant m'accompagner pour faire ces visites. "Certainement que je vais te suggérer une escorte, de dire Monsieur Fraser. "Tiens! Voilà un monsieur qui porte ton nom. C'est Roger Collard qui va te diriger. Veux-tu aller avec lui Roger?", demande Monsieur Fraser à ce Collard, qui lance comme réponse: "Certainement Monsieur Fraser."

Je regarde cet homonyme avec stupéfaction en notant qu'il a l'allure virile et québécoise, mesurant près de six pieds. C'est alors que nous partons ensemble afin d'aller visiter quelques familles. Comme il semblait plutôt timide, je lui demande d'abord s'il parle la langue indienne. Il me répond affirmativement en ajoutant que c'est la première langue qu'il a apprise. Je lui rétorque que c'est la première fois que je rencontre un Québécois pouvant parler si bien le français et l'indien.

Afin de dissiper toute ambiguité, il m'affirme être un Indien à 100%. Je ne lui pose aucune autre question concernant sa nationalité, croyant que cela semble l'ennuyer. Nous entrons donc dans un genre de campement assez convenable où loge une famille Collard. Le père étant absent, je m'adresse à sa femme qui me répond en indien. Roger me dit qu'elle parle mal le français. Je questionne des jeunes enfants qui me répondent avec un très bon français. Nous visitons deux ou trois autres familles de Collard et c'est à peu près la même réaction que j'observe. Je remarque qu'il est impossible de savoir d'où proviennent leurs parents et grands-parents comme si cela était un secret à ne pas dévoiler à des étrangers ou bien que la timidité les portait à être peu loquace.

Ayant passé devant le presbytère, je remercie mon compagnon Roger Collard, en l'informant que j'allais visiter le Curé de la réserve. Tout de suite j'explique au Père Gagnon (incertain de son vrai nom) l'histoire de mon arrière-arrière-grand-père, un dénommé Thomas Collard, époux de Louise Crépin, laquelle le soupçonnait d'avoir vécu avec une Indienne pendant son absence d'un an. Aussi quelle ne fut pas ma surprise de rencontrer ici, dans la réserve, des Indiens portant le nom des Collard Serait-ce des descendants de ce Thomas Collard, lui demandai-je?

Le père Gagnon me donne des explications à l'effet que les Indiens avaient des coutumes qui expliquent les raisons pour lesquelles ils portent des noms français, surtout dans cette partie du Québec. Votre arrière-arrière-grand-père étant un navigateur faisant le commerce des fourrures, partait de Québec vers la Côte-Nord et, aussitôt ancré dans un poste ou réserve, engageait des jeunes Indiens afin d'en faire des matelots pendant plusieurs mois, jusqu'à l'automne, alors qu'il les ramenait à leur réserve.

Comme les noms des Indiens étaient difficiles à prononcer, plusieurs d'entre eux adoptaient le nom de leur maître-navigateur. C'est la raison pour laquelle vous pouvez trouver dans la réserve des Collard, Gagnon, et autres noms français que portent les Indiens. Le même phénomène s'est produit là où se trouvaient des navigateurs de langue anglaise.

Et le père Gagnon d'ajouter qu'il y avait, parait-il, une certaine mode à l'effet que l'Indien recevant un étranger dans sa tente, lui offrait d'avoir des relations avec sa femme et le père de compléter: ce n'était certainement pas un comportement très populaire.

Plusieurs années se sont écoulées, alors que le Curé Collard, résidant à proximité de mon bureau, venait presque chaque semaine me raconter tout ce qui concernait les familles Collard. Il va sans dire qu'il a fallu que je lui raconte à plusieurs reprises cette rencontre avec les Indiens portant le nom Collard.

Respectueux envers ses ancêtres et en particulier à l'endroit de son arrière-grand-père, le navigateur Thomas Collard, le Curé Léonce Collard m'a souvent répété que la première explication du Père Gagnon était la seule plausible quoiqu'en ait pensé à soupçonner son arrière-grand-mère Louise Crépin.

Enfin,notre vénérable curé Léonce Collard se portant garant de l'honneur de ce vaillant navigateur qu'était Thomas Collard et de son épouse Louise Crépin, offrit ses dernières années de prières et de méditations célestes à leurs intentions, espérant les rejoindre paisiblement dans l'au-delà. Il rendit l'âme en 1983. (...)

Lucien Collard

Nous tenterons, dans les lignes qui suivent, d'apporter certains éléments permettant d'alimenter la discussion dont fait si bien état Lucien Collard.

Une souche Collard

Les auteurs (2) nous apprennent qu'il y a deux souches "Collard" au Québec. La souche dont Lucien est le fruit, origine de Joseph Collard, arrivé en Nouvelle-France à l'aube de la conquête.

Ce Joseph épouse Catherine Lespagnol, le 16 août 1757, à Québec. S'unissent successivement un de leurs fils respectifs: Joseph et M.-Thérèse Lemire à Québec le 30 septembre 1783, Thomas et M.-Louise Crépin à L'Ange-Gardien le 16 février 1813, Joseph et Elizabeth Aubin à Saint-Pierre le 11 août 1840, Louis et M.-Malvina Gauthier à Laterrière le 13 février 1882, et Lionel et Clémence Larouche ces derniers étant les parents de Lucien.

De ceux-ci, les trois premiers canadiens-français, soit Joseph, Joseph et Thomas, ont été des "Capitaines des Postes du Nord" (3); ces mêmes auteurs nous apprennent que seule cette souche de Collard a fréquenté les Postes du Nord au moment où des Amérindiens ont adopté ce patronyme.

Les Postes du Nord

Ces Postes ont été appelés Traite de Tadoussac ou Domaine du Roy ou Postes du Roy et ce, avant et après la conquête. Léo-Paul Hébert (4) trace l'étendue de ces Postes: "...sur la rive du Saint-Laurent, le Domaine comprend tout l'espace compris entre l'Ole aux Coudres et la rivière Moisie. Au sud la limite était une ligne allant de la pointe nord-est de l'Ile aux Coudres à la source de la rivière Métabetchouan. Au nord, le Domaine s'étendait indéfiniment. En 1759, après la conquête, le Domaine du Roy fut gardé intact (...) [ cette même époque] Les Postes qui sont en activité (...) sont Tadoussac, Chicoutimi, les Ilets-Jérémie, Sept-Iles et Portneuf. Les missionnaires desservent aussi Les Eboulements et La Romaine"; ils desserviront ensuite Natashquan, etc.

       De quelles activités les Postes du Nord étaient-ils le théâtre? Jacques Frenette(5) nous apprend que: "les concurrents de la compagnie de la Baie d'Hudson sur la Côte-Nord étaient souvent de petits marchands américains indépendants qui sillonnaient la côte à bord de leurs schooners [goëlettes]. évitant les douanes, ils étaient en mesure d'offrir les meilleurs prix. Ils n'avaient également à débourser aucun frais relié au maintien de postes de traite. Ils n'accordaient aucune avance aux chasseurs. Leur investissement était donc limité, les frais réduits et les risques de perte plutôt faibles. Il y avait aussi des commerçants résidents. Leur concurrence était moins menaçante. Tout comme la Compagnie de la Baie d'Hudson, ces marchands devaient payer des taxes, des douanes ou des loyers. Il y avait encore des colons et des industriels qui accaparaient une partie du commerce des fourrures. Enfin (...), des commerçants canadiens indépendants achetaient aussi des fourrures au comptant qu'ils revendaient à des grossistes à Québec ou à Montréal. Ils économisaient également sur leurs coûts d'exploitation en n'ayant, par exemple, à peu près aucun établissement à supporter.

       Un des ces trois capitaines Collard (6) aurait-il donné naissance à un enfant qui allait devenir l'ascendant d'une lignée amérindienne Collard? Voyons si les habitudes de vie des Canadiens et des Amérindiens, sur la Côte-Nord à cette époque, étaient propices au métissage.

Le métissage

Nous ferons nôtre une excellente étude de Léo-Paul Hébert(7) selon laquelle: "Le problème des unions entre Français et Indiennes, qualifiées d'adultère ou de fornication par les missionnaires, était considéré comme un fléau à Tadoussac. Sous le pastorat du Père Coquart, de 1746 à 1765, il y avait eu de nombreuses naissances illégitimes provenant de Blancs et d'Indiennes. Le mandement de Mgr Briand aux Montagnais en 1768 avait pour principal but de corriger cette situation. Mgr Briand invitait les Montagnais à ne pas suivre l'exemple des canots de bois (les Français) et mettait les Indiennes en garde contre les excès où quelques-unes se laissent aller, dans l'espérance d'épouser leurs complices. Le gouverneur et l'évêque interdisaient ces mariages.

Les fréquentations entre Blancs et Indiennes n'en continuèrent pas moins. Dans une lettre qu'il adresse de Tadoussac, le 21 avril 1781, au Grand Vicaire Gravé, le Père de La Brosse se plaint de la conduite des Français des Postes il raconte qu'à son arrivée en 1766, un ancien commis était père de quatre enfants métis et que depuis cette date, malgré la mort de plusieurs bâtards , il en restait encore treize de vivants. Ainsi, Basile Neutitshagan, fils de François Desroches, est la souche de la famille Assini (traduction de roche), de la Côte-Nord, Son fils Jean-Baptiste Assini sera chef de Tadoussac.(8)

Et le métissage ne cessera de s'accentuer après 1784 d'autant plus que le rôle du Métis dans la vie indienne et chrétienne des Postes est considérable: les métis jouissent de la considération des Montagnais et de la confiance des Français et ils étaient tout désignés pour servir d'intermédiaires entre les Français et les Montagnais, entre les missionnaires et les chrétiens.

Chez les Montagnais et les Naskapisàn les noms n'étaient pas héréditaires. Le Père La Brosse tentera d'éliminer ces binomii à partir de 1766; son entreprise réussit assez bien et Réal Doyle, de l'Institut généalogique de Québec, est parvenu à constituer des registres de mariage de la basse et de la moyenne Côte-Nord. Selon ces registres, l'ascendant des Collard Amérindien serait un Thomas Collard, Amérindien ou métis, ayant épousé Agnès 8abishtan(9) le 15 juin 1828.

 Thomas Collard Amérindien ou métis

      Il y a tout lieu de croire que ce Thomas Collard, Amérindien ou métis, est celui à propos duquel Jacques Frenette (10) écrit:   "Thomas Collard (...) chassait près des sources de la rivière Manicouagan. Il faisait partie des montagnais de l'intérieur (...)"

Au printemps 1857, douze familles étaient arrivées avec Thomas Collard, un Montagnais dont les territoires de chasse se trouvaient sur la rivière Manicouagan. Ces douze familles de Naskapis avaient passé l'été à Betsiamites et y avaient reçu des approvisionnements au moment de leur départ à la fin de la saison estivale, ce qui avait épuisé les vivres du poste. ? part une famille qui avait l'habitude de se rendre à Betsiamites à chaque été, les autres y avaient été entrainés par Thomas Collard. Ce dernier leur servait d'intermédiaire avec le poste de la Compagnie de la Baie d'Hudson et des commerçants indépendants (...)

Thomas Collard n'est jamais identifié comme chef dans les archives de la compagnie britannique. Nous savons cependant qu'il fut considéré comme l'un des meilleurs chasseurs aux postes des Ilets-Jérémie et, plus tard, à Betsiamites. Du temps des Ilets-Jérémie, Collard était celui à obtenir les crédits les plus importants au poste et à afficher les rentrées les plus fortes (...) Il devait donc être un personnage influent et respecté parmi les siens. Bref, les chiefs des agents du poste des Ilets-Jérémie étaient, à peu de choses près, les députés des missionnaires.

Hélène Bédard (11) confirme ce rôle:

     "les Montagnais... Jean-Baptiste Estlo, Thomas Collard et Louis Bacon étaient les principales figures du pouvoir traditionnel au début de cette période (i.e. années 1850). Leurs signatures apposées au bas de quelques requêtes adressées au gouvernement et le statut de député que leur prêtent les missionnaires confirment ce rôle.

     Mais ce Thomas serait-il descendant de la lignée de Joseph Collard?

"Ma mère me l'a dit"

Nous n'avons pas trouvé, à ce jour, l'acte de naissance de ce Thomas Collard, Amérindien ou métis. Mais nous avons trouvé que, le 28 juin 1805, le couple Collard-Lemire a fait baptiser un de ses enfants dans la région des Sept-Iles ,donc ce couple y vivait; que ce couple avait préalablement donné naissance à Thomas Collard futur capitaine du Nord qui allait s'unir à M.-Louise Crépin en 1813; et que ce dernier Thomas était le seul de ce nom à avoir vécu dans ces postes à cette époque.

Mais surtout, l'acte de mariage,(12) inscrit aux Sept-Iles, de Thomas Collard, Amérindien ou métis, avec Agnès 8abishtan est couché en ces termes:

Le quinze Juin 1828 le mifsionaire foufsigné a joint en
mariage Thomas fils de Thomas Colard et Agnès fille de louis 8abishtan...

Pourquoi ce Thomas aurait-il déclaré au missionnaire, lors de son mariage, que son père était "Thomas Colard"? Peut-être ne disposait-il pas d'acte à l'appui; mais Agnès 8abishtan lui aurait dit, et qui savait mieux qu'elle?
Les confidences de Monsieur le Curé Léonce Collard à Lucien seraient ainsi fondées et Thomas Collard, capitaine du Nord, aurait-il hors mariage, hélas! contribué à ce que soit comblé d'une certaine manière le souhait de Champlaim exprimait en 1633 à un auditoire autochtone: Nos garçons se marieront à vos filles, et nous ne serons plus qu'un peuple"
 


1- Auteur de: Un citadin et un villageois en Nouvelle-France , une riche moisson.
2-TANGUAY, Cyprien, Dictionnaire généalogique des familles canadiennes , Montréal, Eusèbe Senécal et fils, Imprimeurs-Éditeurs ; et Institut généalogique Drouin, Dictionnaire national des canadiens français , 1608-1760, et Répertoire alphabétique des mariages des canadiens français , 1760-1935...
3-Appellation retenue par l'Institut généalogique Drouin, op. cit. ; on a aussi utilisé les désignations "voyageur" et "pêcheur
4- Le quatrième registre de Tadoussac , 1982, Presses de l'Université du Québec.
5- Une honorable compagnie, de petits trafiquants et des vauriens - Les relations commerciales entre la Compagnie de la Baie d'Hudson et les Montagnais de Betsiamites ( 1821-1870) , 1993, Université Laval.

6- Les capitaines Collard étaient-ils à l'emploi des compagnies d'origine anglaise ayant tôt, après la conquête, fusionné en une seule : La compagnie de la Baie d'Hudson ? Ou encore, étaient-ils des commerçants résidents ou des commerçants canadiens indépendants ? La réponse à ces questions, très intéressantes, ne permettrait pas de solutionner l'énigme patronymique.

7- Op. cit. ; nous avons respecté l' esprit, mais non la lettre..

8- Et Léo-Paul Hébert d'ajouter :S'il nous était possible de pousser plus loin notre enquête, nous découvririons sans doute un nombre impressionnant de cousins chez nos compatriotes Montagnais Agrave; noter que Léo-Paul Hébert a ainsi retracé plusieurs autres origines françaises que nous ne rapportons pas ici.
9- "8 "se prononce "oui"; 8abishtan signifie "Martre" ;les noms, chez les Montagnais, étaient, très souvent, empruntés au monde animal.

10- Op. cit.

11- Les Montagnais et la réserve de Betsiamites, 1850-1900, 1988, Institut québécois de recherche sur la culture.
12- Source : Registre des missionnaires conservé à l'Archevêché de Québec

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